Un bel écrin dont nous nous efforçons de conserver l'âme au fil du temps et des générations. Depuis plus de 60 ans, Etouy est le théâtre des plus belles réunions, des moments les plus précieux, des annonces les plus douces.
Comme une maison de famille, nos murs sont chargés de tendres moments et de grandes émotions. Plus que des témoins, nous sommes les gardiens et acteurs de ces moments à la campagne où le temps n'a pas de prise et où les plats s'enchaînent pour le plaisir des yeux, des papilles et des âmes.
Après ses études, à 21 ans, Nicolas Lecercq passe aux fourneaux dans la maison familiale. La suite est écrite : le restaurant apparaît au guide Michelin en 1992 et obtient, en 1994, une étoile au guide Michelin. Madame Leclercq, mère, en salle, Monsieur Leclercq, au potager et lui, seul en cuisine. Beaucoup de travail, de rigueur et l'implication de toute la famille ont contribué à l'attribution de cette récompense.
Si l'étoile n'a jamais été le moteur, son obtention n'a fait que nous conforter dans l'envie de faire bien, de faire mieux et d'aller de l'avant. “Ma cuisine se veut simple et épurée, au service du produit quel qu’il soit. Sans frontière, au rythme des saisons, colorée et variée, j’aime l’amalgame des épices et aromates tout en privilégiant les mariages fins et subtils. La Picardie est coincée entre le Nord-Pas-de-Calais, la Normandie, les Ardennes et la Champagne. Les produits régionaux sont difficiles à faire connaître et limités. Le fait d’avoir un potager de 20 ares permet d’avoir sous la main un produit d'une fraîcheur et d’une qualité gustative incomparable. Sans compter que l’entretien et l’élaboration saisonnière de ce potager nourrissent ma créativité.“
Mamie était un tout petit bout de femme. Arrivée d'Arras, un plant de rhubarbe sous le bras, son fils dans l'autre, elle s'attela à la tâche. À force de courage et de volonté, elle transforma cette belle maison bourgeoise et en fit un lieu de rencontre et de partage pour des familles entières. Les Parisiens venaient y passer leur vacances. D'autres y organisaient des communions, des fiançailles et des mariages.
De nouveaux arrivants venaient y séjourner le temps de trouver une maison pour s'installer. C'est avec beaucoup d'émotions que nous accueillons, encore aujourd'hui, les générations suivantes. Elle était fière de son domaine. Fière de proposer des légumes de son potager, des fruits de son verger et des lièvres de la forêt d'à côté, qu'elle échangeait contre une part de tarte au citron. La cuisine y était simple, belle et généreuse. On y faisait le beurre et le lait avait un nom… Gaston, qui tous les matins, se chargeait de la traite. Aujourd’hui, si le beurre nous vient de Guiscard, le potager a conservé sa place et est devenu le fil conducteur de notre cuisine. Au matin, on y croise le chef et son père pour la cueillette quotidienne.